L’image comme source

Les autres photographies de l’été 1944 à Auschwitz 

Autour de l’album d’Auschwitz l’exposition rassemble de nombreuses autres photographies prises dans des circonstances très diverses mais toutes dans la seconde moitié de l’année 1944 à Auschwitz-Birkenau. Ce sont soit des images allemandes soit des images de résistance.

Parmi celles-ci un album documentant la construction de l’hôpital des troupes à Auschwitz, inauguré à l’été 1944 qui sera détruit peu après dans les bombardements des Alliés. 

Ou l’album Höcker qui documente une partie de la vie de la garnison allemande du camp, de l’allumage du sapin de noël à la fête organisée pour la fin de l’opération Hongrie. 

Enfin les très nombreuses images de l’énorme chantier que fut le camp, qui témoignent de la présence de très nombreux civils dans les endroits les plus « secrets » du camp.

Enfin, comme un prolongement de l’album d’Auschwitz, les prises de vues clandestines d’Alberto Ferrera membre du Sonderkommando qui au prix de sa vie photographia en août 1944 les fosses à ciel ouvert dans lesquelles de nombreux corps de déportés hongrois furent brûlés.

 

 

La redécouverte de l’album : Serge Klarsfeld – Lili Jacob Zelmanovic Meier

Extrait du témoignage de Lili Jacob-Zelmanovic-Meier, USC Shoah Foundation Visual History Archive, 4 septembre 1996.

 

Lili Jacob Zelmanovic Meier nait le 16 janvier 1926 à Bilky en Hongrie.

Elle est internée en avril 1944 au ghetto de Berehovo avec sa famille (ses parents, ses cinq frères, ses grands-parents maternels, ses tantes paternelles et maternelles et leurs enfants) et déportée en juin 1944 vers Auschwitz. Elle sera la seule survivante.

En décembre 1944, elle est transférée d’Auschwitz à destination de Gross-Rosen, puis en mars 1945 à celui de Dora-Norhausen. Elle y attrape le typhus mais survit jusqu’à la libération du camp. C’est à ce moment-là qu’elle trouve l’album dans l’une des baraques des SS. En le parcourant, elle reconnait des membres de sa famille et de sa communauté.

En 1946, à Prague, le Conseil juif lui paie des droits afin de reproduire des images de l’album. Lili n’a jamais caché l’existence de cet album.

Mais avant Serge Klarsfeld, personne ne semble en avoir compris l’importance. Il convainc Lili Jacob d’en faire don à Yad Vashem, ce qui sera fait le 26 août 1980 à Jérusalem.